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Lors du rassemblement mondial SUN du 5 novembre 2019, le PDG de Nutrition International Joel Spicer a animé une importante discussion sur la portée de l’égalité des genres dans l’amélioration de la nutrition. La discussion a profité du leadership des participants, à savoir :

  • Djibril Bagayoko, chef de la cellule de coordination de la nutrition du ministère de la Santé et des Affaires sociales du Mali et centre névralgique gouvernemental du mouvement SUN
  • Lauren Landis, directrice de la nutrition du Programme alimentaire mondial
  • Jade Delgado, membre de la société civile du mouvement SUN et jeune responsable des éclaireuses aux Philippines
  • Martin Chungong, secrétaire général de l’Union interparlementaire et membre du groupe directeur du mouvement SUN au Cameroun
  • Katia Santos Dias, directrice du Mozambique pour l’organisme GAIN.

Pour souligner l’importance de cette question dans le cadre de programmes de nutrition, les participants de l’atelier ont développé le document C’est l’heure d’une révolution (pacifique) : Appel à l’action de Katmandou sur la nutrition des femmes et des filles  (voir ci-dessous). Cet appel à l’action vise à mobiliser une action urgente qui se concentre sur les femmes et les filles, indispensables pour mettre fin à la malnutrition.

Résultats de l’atelier 9 lors du rassemblement mondial SUN : la portée de l’égalité des genres dans l’amélioration de la nutrition.

C’est l’heure d’une révolution (pacifique) : Appel à l’action de Katmandou sur la nutrition des femmes et des filles

 

Contexte: Les participants de l’atelier ont déterminé qu’il fallait lancer un appel à l’action qui souligne le besoin urgent de se concentrer sur les femmes et les filles, car c’est par elles qu’on arrivera à mettre fin à la malnutrition. L’appel à l’action constitue décidément un résultat plus utile, les comptes rendus d’atelier ou l’énumération des nombreux enjeux liés aux genres en matière de nutrition ne suffisant plus.

Fruit d’un travail d’équipe, ce document reflète l’expertise, l’ingéniosité et le vécu de près de 100 membres du mouvement SUN du monde entier, y compris des membres du groupe directeur et du comité exécutif de SUN. Il se penche sur les gestes pratiques à poser, en tant que communauté, au cours des 12 prochains mois pour apporter des changements transformationnels dans le domaine de la nutrition des femmes et des filles.

Nous, les révolutionnaires pacifiques de l’atelier 9, reconnaissons la nécessité d’une action urgente, et notons :

  • Que les femmes et les filles portent le plus lourd fardeau de la malnutrition et mangent souvent en dernier et moins – mais elles représentent la force la plus puissante pour mettre fin à la malnutrition, maintenant et pour les générations à venir.
  • Que les jeunes, en particulier les adolescentes, ont des besoins nutritionnels essentiels qui ne sont pas satisfaits adéquatement. De plus, ils doivent prendre part à la conception des programmes en tant que bénéficiaires et défenseurs d’une meilleure nutrition pour aller de l’avant.
  • Que les cibles mondiales 2025 de l’AMS sont à notre porte – cinq ans seulement – et que les cibles les moins avancées touchent directement les femmes et les filles et doivent être considérées comme prioritaires.
  • Que le guide d’engagement du Sommet de la nutrition pour la croissance de Tokyo, qui stipule que le développement, la planification et le ciblage d’un bon engagement doivent prendre les femmes en compte, et que l’absence d’un accent précis sur les actions qui améliorent la nutrition des femmes et des filles constitue une occasion manquée.
  • Qu’il s’agit d’un moment critique puisque :
    • Le mouvement SUN prépare sa stratégie 2021-2025 et les besoins et la voix des femmes et des filles doivent être au cœur de celle-ci;
    • Le Sommet 2020 de la nutrition pour la croissance de Tokyo constitue une occasion pour mobiliser l’attention et le financement en faveur des femmes et des filles afin d’opérer le changement.

Par conséquent, nous en appelons à une révolution (pacifique) de la nutrition des femmes et des filles, à un programme d’action accéléré qui inclut spécifiquement la nutrition des adolescents, et à la priorisation et l’inclusion des femmes et des filles par tous les acteurs du Mouvement SUN et au-delà.

Plus précisément, nous en appelons aux actions concrètes suivantes au cours des 12 prochains mois :

Leadership et responsabilisation

  • Les intervenants du mouvement SUN, y compris le groupe directeur, le comité exécutif, ainsi que les responsables et les membres du réseau, devraient prendre personnellement la responsabilité de donner la priorité à la nutrition des femmes et des filles, et travailler dans leur sphère d’influence pour susciter le changement. Cela exige de placer les femmes et les filles au cœur de la stratégie 2021-2025 du mouvement SUN.
  • Les donateurs et les partenaires devraient présenter des engagements SMART en matière de nutrition qui donnent la priorité à la nutrition des femmes et des filles – y compris la nutrition des adolescents – lors du Sommet 2020 de la nutrition pour la croissance de Tokyo. Ils doivent veiller à ce que tous les engagements en matière de nutrition tiennent compte des questions sexospécifiques.
  • Les banques multilatérales de développement et les mécanismes de financement novateurs devraient se doter d’une politique d’égalité des genres qui s’applique à l’ensemble de leurs travaux, et en particulier dans leurs programmes de nutrition.
  • Les investissements en matière de nutrition devraient appuyer les priorités définies dans les plans d’action en nutrition chiffrés et mis de l’avant par les pays, et donner la priorité aux interventions et aux démarches éprouvées qui améliorent la nutrition des femmes et des filles.

Politiques et programmes

  • Les femmes et les adolescentes doivent avoir une place dans la prise de décision et l’élaboration de politiques et être impliquées dans l’élaboration des plans d’action nationaux et infranationaux.
  • Les membres du Parlement et les dirigeants politiques devraient donner la priorité à la réalisation des cibles de l’AMS, faire de la nutrition des femmes et des filles un domaine d’action prioritaire et être tenus responsables des progrès accomplis.
  • Les gouvernements et les organes directeurs du monde (G8, G20, UN, etc.) devraient en priorité respecter leurs engagements actuels pour améliorer la nutrition des femmes et des filles et communiquer leur progrès de manière transparente.
  • Les ensembles de mesures de la CSU devraient intégrer des interventions préventives en matière de nutrition, et accorder une attention particulière à la nutrition des femmes et des filles.

Recherche et données

  • Les donateurs devraient accorder la priorité au financement qui identifie et comble les lacunes critiques dans la recherche et les données sur la nutrition des femmes et des filles, et donner la priorité de mise à l’échelle à l’obstacle le plus important.
  • Il faudrait identifier et utiliser des indicateurs sexospécifiques mesurables dans la planification et pour créer des programmes fondés sur la preuve.

Environnements favorables et alliés

  • Le mouvement SUN devrait appuyer un environnement favorable à la croissance d’entreprises dirigées ou détenues par des femmes, augmentant par le fait même l’autonomie et la voix des femmes.
  • Il faudrait activement développer des champions masculins aux niveaux régional, national et international qui occupent des rôles variés de leadership dans les groupes communautaires, religieux et sociaux. Il s’agit notamment de sensibiliser les hommes et les garçons à devenir des alliés dans l’élimination des pratiques néfastes et des tabous.