À l’échelle mondiale, plus de deux milliards de personnes, dont des femmes et des enfants, ne reçoivent pas les micronutriments dont ils ont besoin pour survivre et se développer. Les répercussions de ces carences en micronutriments ont un effet dévastateur sur les individus, les familles et des pays entiers.

Une mauvaise alimentation et un accès limité à des aliments nutritifs sont parmi les principales causes d’un apport insuffisant de micronutriments essentiels au développement humain, dont le fer, l’acide folique, la vitamine A et l’iode.

L’enrichissement des aliments existe dans les pays industrialisés depuis le début du XXe siècle et a contribué à éliminer les maladies liées aux carences dans les pays à revenu élevé. Par contre, le succès reste limité dans les pays à revenu faible et intermédiaire. On compte de nombreux obstacles, dont le manque de volonté politique qui conduit souvent les gouvernements à ne pas donner la priorité à l’enrichissement et le manque de capacité et de ressources de l’industrie de l’enrichissement des aliments. De plus, l’inefficacité et la faiblesse de la réglementation et de son application ainsi que les connaissances limitées des consommateurs quant aux avantages des aliments enrichis s’ajoutent au problème.

Dans les pays où il a un engagement politique en faveur de l’enrichissement des aliments et une réglementation habilitante, des problèmes de mise en œuvre et de suivi efficaces peuvent tout de même exister.

L’enrichissement des aliments constitue une solution éprouvée, durable, rentable et à impact élevé pour remédier aux carences en micronutriments.

La majorité de la population consomme des aliments de base tout au long de l’année, comme la farine de blé, la farine de maïs, le riz, l’huile, les légumineuses et le sel. Ces aliments peuvent être enrichis en micronutriments, notamment en fer, en acide folique, en vitamine A, en iode et autres, sans pour autant altérer le goût, la texture ou la couleur. Comme le coût de l’enrichissement est négligeable pour le consommateur, cette solution globale atteint pratiquement toute la population.

L’enrichissement obligatoire d’aliments de base en acide folique améliore le taux de folate chez les femmes, ce qui diminue considérablement le risque de donner naissance à des bébés atteints d’anomalies du tube neural. L’absence de planification d’environ 40 % des grossesses dans le monde jumelée au fait que la plupart des femmes n’amorcent la prise de suppléments que bien après la conception rend l’enrichissement des aliments essentiel pour assurer une bonne nutrition avant la conception, tant pour la mère que pour l’enfant.

Selon les normes d’enrichissement en vigueur dans chaque pays, Nutrition International encourage l’enrichissement d’aliments de base et de condiment, dont :

• L’enrichissement de la farine de blé, la farine de maïs et le riz en fer, en acide folique, en zinc, en vitamine B12 et autres
• L’iodation universelle du sel et le sel doublement enrichi en iode et en fer
• L’enrichissement d’huiles comestibles en vitamine A et D
• L’enrichissement des légumineuses en fer

De concert avec les gouvernements, les intervenants de l’industrie et nos partenaires, nous utilisons les programmes d’enrichissement obligatoires et les filets de protection sociale afin de :

• Soutenir le développement et la mise en application de lois, de politiques, de plans et de normes d’enrichissement harmonisés aux lignes directrices internationales
• Faciliter l’établissement et le renforcement des plateformes de coordination multipartites pour l’enrichissement et la nutrition
• Fournir une assistance technique pour instaurer un cadre réglementaire efficace ainsi que des systèmes de contrôle et d’assurance de qualité
• Renforcer la préparation et les capacités de l’industrie en matière d’enrichissement des aliments en prêtant aux partenaires de l’industrie une assistance-conseil personnalisée pour la production et le commerce
• Renforcer la capacité des organismes de réglementation quant au suivi et au respect des règlements en matière d’enrichissement des aliments
• Soutenir les efforts des gouvernements pour que les consommateurs acceptent les aliments enrichis
• Soutenir les organisations et les réseaux mondiaux afin de renforcer le programme mondial d’enrichissement des aliments