S’abonner à notre info-lettre

Moushumi Akter, 25 ans, est au dernier trimestre de sa troisième grossesse. Elle espère que cette grossesse aboutira à la naissance d’un bébé en bonne santé, contrairement aux deux premières. Ses premières grossesses ont eu lieu depuis le début de la pandémie de COVID-19 : il était donc difficile d’avoir accès à des soins prénataux en personne et sa famille subissait des difficultés financières supplémentaires en raison du confinement et de la perte de revenus. De plus, elle ne savait pas que son corps avait des besoins nutritionnels accrus pendant la grossesse. Alors que son nouvel accouchement approche, Moushumi est reconnaissante d’avoir vécu une expérience différente.

L’accès à des services de santé de qualité est une nécessité fondamentale pour les femmes enceintes et les nourrissons. Nutrition International œuvre en tant que partenaire de confiance de longue date auprès du Service national de nutrition de l’Institut de santé publique et de nutrition du Bangladesh. À ce titre, Nutrition International fournit une assistance technique et opérationnelle pour favoriser une grossesse positive pour les femmes et leurs familles. Cette assistance comprend l’élaboration de plans d’action en matière de nutrition, une formation pour les travailleurs des centres de santé communautaires et ceux de première ligne, de même qu’un soutien à la gestion de la chaîne d’approvisionnement en produits nutritionnels essentiels. De plus, l’assistance soutient des initiatives qui visent à modifier les comportements afin d’accroître l’utilisation des services et assure le suivi des principaux indicateurs. Tout cela contribue à faire en sorte que les femmes enceintes ont accès à des services de santé et de nutrition de qualité, tels que les soins prénataux et la supplémentation en fer et en acide folique (FAF).

Three people stand outside in a row facing the camera

En 2021, Nutrition International a lancé son projet d’intervention nutritionnelle d’urgence afin de rendre les services de nutrition essentiels accessibles, en particulier pour les femmes et les enfants touchés par la pandémie. Samia Alam, responsable du projet d’intervention d’urgence au Bangladesh, évoque les dangers liés à l’absence de soins prénataux.  “Sans ces soins, impossible de déceler l’anémie chez une femme enceinte ni de savoir si sa tension artérielle est stable. Impossible de savoir également si la femme enceinte prend du poids correctement, ou s’il existe d’autres risques tels quela prééclampsie, l’hypertension ou l’hémorragie pendant la grossesse,” explique-t-elle. “La femme et sa famille ne sauront pas non plus reconnaître les cinq signes de danger à surveiller pendant la grossesse, dangers qui peuvent conduire au décès de la mère et du nouveau-né.”

En septembre 2021, les responsables du projet ont lancé des services de soutien dans les districts de Jamalpur et de Sherpur au Bangladesh, deux districts qui présentent des taux de malnutrition parmi les plus élevés du pays. Ils ont conçu ces services dans le but de s’assurer que les femmes enceintes de ces districts voient leurs agents de santé communautaires locaux au moins quatre fois au cours de leur grossesse pour recevoir des conseils et des recommandations en matière de soins prénataux ainsi qu’un approvisionnement recommandé en comprimés de FAF.

Une parente de Moushumi qui avait bénéficié de soins prénataux et d’une supplémentation en FAF lui a parlé du programme. Après avoir appris que Moushumi n’y avait pas eu accès lors de ses deux premières grossesses, sa parente l’a encouragée à se rendre au centre de santé. Elle a également amené Moushumi aux rencontres hebdomadaires dans une cour de son quartier où des agents de santé et de bien-être familial offrent une éducation en matière de santé aux femmes enceintes et à leurs familles. Ces informations ont incité Moushumi à se rendre à l’établissement de santé local pour obtenir les services de santé maternelle essentiels.

Après avoir appris que Moushumi n’avait pas eu accès à ces services lors de ses deux premières grossesses, sa parente l’a encouragée à se rendre au centre de santé.

Depuis le début de la pandémie, convaincre les femmes enceintes comme Moushumi de se prévaloir des services de santé de la mère présente un défi mondial. Selon Nutrition International et l’Institut de santé publique et de nutrition du Bangladesh  la peur de contracter la COVID-19, tant de la part des patientes que des agents de santé communautaire, constitue un obstacle à la recherche et à l’obtention de soins prénataux. “Les fournisseurs de services ont eu peur pendant la période de confinement de la COVID-19,” explique Krishna Paul, coordinatrice des interventions d’urgence de Nutrition International dans le district de Sherpur.  “Ils ne fournissaient que des médicaments, sans procéder à des examens physiques. Avant le projet, les femmes enceintes avaient difficilement accès aux services prénataux des établissements de santé.”

Néanmoins, l’importance de la santé prénatale et de la mère constitue un défi qu’il ne faut pas négliger. Les responsables ont abordé le problème grâce à une approche en deux volets.

Les agents de santé communautaire donnaient un approvisionnement de seulement 30 comprimés du supplément de FAF aux femmes enceintes, pour s’assurer qu’elles retournent dans les centres de santé chaque mois.  Cette approche permettait ainsi d’avoir au moins quatre sessions de conseils prénataux avec chaque femme enceinte.

Cette infographie sur la nutrition fournit des informations essentielles sur les différentes étapes de la grossesse. On la remet aux femmes enceintes pour qu'elles l'emportent chez elles. Elle s’intitule « Ammu Ami Boro Hocchi », ce qui se traduit par « Maman, je grandis »

Le projet a également abordé la question des mesures sanitaires engendrées par la COVID-19 et de la peur des contacts en personne. Nutrition International a développé et distribué un outil de changement de comportement pour les femmes enceintes. Cette brochure, en format de poche, contenait des renseignements précieux sur l’attention à porter à certains signes de danger, sur les besoins nutritionnels à chaque stade de la grossesse, un guide de supplémentation en FAF, et le calendrier de leurs prochaines visites. La brochure présentait aussi des messages destinés aux conjoints, les encourageant à participer activement aux soins prénataux. Elle fournissait aux femmes enceintes et à leurs conjoints les renseignements nécessaires et les aidait diminuer l’anxiété à l’idée de devoir se rendre fréquemment chez leur fournisseur de soins.

Moushumi affirme avoir accru ses connaissances, sa confiance et sa conscience des besoins évolutifs de son corps depuis qu’elle a eu accès à des conseils réguliers et aux documents d’information. Elle a trouvé l’infographie nutritionnelle intitulée “Ammu Ami Boro Hocchi” (Maman, je grandis) particulièrement utile pour comprendre les différentes étapes de la grossesse.

Après avoir réfléchi à ses grossesses antérieures, Moushumi est aujourd’hui ouvertement reconnaissante envers les professionnels de santé qui l’ont soutenue tout au long de cette transformation. Elle a respecté toutes les directives et recommandations de son équipe médicale. Moushumi s’est aussi fixé un objectif personnel, soit de partager sa profonde expérience avec d’autres futures mères, ses voisins et ses proches. La date de l’accouchement approchant à grands pas, Moushumi se rappelle le message qu’elle attend depuis deux ans : Ammu Ami Boro Hocchi.