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Dans certaines communautés Luhya dans l’ouest du Kenya, la culture et les tabous définissent le rôle des hommes et des femmes dans les familles. Peu de choses y échappent, comme la responsabilité de la plus grande partie du rôle parental et les décisions sur l’alimentation des enfants et la manière de se procurer les aliments, par exemple. De plus, on discute très peu du rôle de l’homme dans les questions de soins aux mères et aux enfants. Selon les croyances locales, après tout, la tâche principale du chef de famille s’accomplie suivant la conception.

Cependant, l’Initiative pour un bon départ (Anzilisha) de Nutrition International apporte une transformation culturelle alors que les hommes se trouvent désormais au cœur des soins aux mères et aux enfants dans le comté de Vihiga. Ce programme, maintenant en œuvre dans 21 comtés du Kenya, redéfinit les rôles liés aux genres dans la lutte contre la malnutrition.

Group of fathers sit outside health centre in Kenya.
Des membres d'un groupe de soutien pour les pères au Kenya

L’implication des hommes dans les questions relatives aux soins des mères et des enfants a réellement changé la donne. Elle a réellement dynamisé la lutte contre la malnutrition dans le comté. Les groupes de soutien « entre pères », connus sous le nom de Baba Anzilisha, encouragent le dialogue entre les hommes et les femmes sur la nutrition et la santé. Ainsi, les hommes considèrent les soins à l’égard de leurs épouses et de leurs enfants comme une responsabilité noble plutôt qu’un signe de « faiblesse ».

Malgré la pluie qui tombait des nuages sombres, une foule parmi laquelle se trouvait le gouverneur du comté H. E. Wilber Ottichilo et une délégation de députés canadiens, se tenait devant l’unité de santé communautaire Ekwanda. Ces derniers ont assisté à un sketch interprété par des membres de Baba Anzilisha. Basé sur l’expérience vécue d’un homme de Luhya, le sketch symbolisait sa lutte pour faire tomber les barrières culturelles et les tabous, avant de prendre soin de sa femme enceinte. Les témoignages sur l’implication des hommes dans les soins aux mères et aux enfants en disent long sur l’évolution du rôle des hommes dans la communauté.

« Les temps changent ! », s’est exclamé joyeusement le Dr Patrick Saisi, vice-gouverneur du comté, à la fin du sketch.

La présentation a également impressionné les députés canadiens de la délégation, Chandra Arya, Stephanie Kusie et Scott Simms.

« Il faut un village, une communauté, pour s’appuyer les uns les autres. Quelle belle réussite! », a déclaré le député Scott Simms.

Pour Pauline Makungu, les doutes sur la participation quotidienne de son mari au groupe Baba Anzilisha se sont envolés lorsqu’il l’a accompagné pendant sa grossesse, son accouchement et pour les soins qu’elle a reçus durant les premiers mois après la naissance de leur bébé. Pauline a exprimé sa joie : « Baba Anzilisha fonctionne, c’est vrai ! Mon mari sert d’exemple sur le bien-vivre avec son épouse aux autres hommes. »

À l’unité de santé communautaire Khusikhulu, les participantes à un groupe de soutien entre mères ont démontré les avantages du programme, notamment les leçons tirées d’un livre audio sur les soins aux mères et aux enfants avec l’aide de bénévoles en santé communautaire. Ces mères ont raconté leur expérience de l’allaitement maternel et de l’agro-nutrition, des éléments clés du programme.

Le Dr Richard Pendame a souligné à quel point le volet nutritionnel des activités des groupes de soutien entre mères représente l’exemple idéal de l’application des connaissances. Les activités agricoles que les mères pratiquent, par exemple, ont servi à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition de leurs ménages.

« Nutrition International s’engage à revenir dans le comté de Vihiga. Nous explorerons les champs possibles de collaboration dans la planification nutritionnelle et la mobilisation des ressources pour concrétiser l’initiative Comté modèle en nutrition, » a ajouté le Dr Pendame. Il a de plus remercié les députés canadiens d’avoir donné l’occasion à Nutrition International de démontrer l’impact du soutien du gouvernement canadien sur la vie de centaines de milliers de Kényans.