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Les matinées du foyer de Peter Wanyingi Nyoike, dans le comté de Murang’a, au Kenya, ressemblent à celles de tout parent d’enfants d’âge scolaire. Il se lève tôt pour se préparer au travail avant de préparer sa fille, Waithira, pour sa journée. Il la dépose ensuite à l’école avant d’aller travailler comme chauffeur de boda boda (service de moto-taxi très répandu en Afrique de l’Est) pour le reste de la journée. Il fait aussi des emplettes pour se procurer des aliments, et passe du temps avec sa famille, dont sa femme, Mary, et une fille trop jeune pour aller à l’école.

Mais ça n’a pas toujours été le cas. « Dans les familles, la plupart des gens s’en tiennent aux anciennes façons de faire, où les rôles traditionnels des hommes et des femmes restent bien ancrés », explique Peter. « Nombreux sont ceux qui considèrent que c’est à la femme de s’occuper de la famille. »

C’est ainsi qu’il voyait les choses auparavant. « Je pensais que si j’aidais la famille financièrement, il n’y aurait pas d’attentes à ce que je les aide d’une autre manière. »

Aujourd’hui, il a changé d’avis.

 Un homme met un casque de moto alors qu’il s’apprête à partir au travail. Il se tient à côté d’une jeune fille en uniforme scolaire qui quitte aussi son domicile pour la journée.
Peter emmène sa fille à l’école le matin avant d’aller travailler comme chauffeur de moto-taxi.

« Il ne suffit pas de fournir de la nourriture pour être père », précise-t-il. « Un père doit protéger ses enfants et participer davantage à leur santé et à leur éducation. »

Peter se dit particulièrement fier de son rôle et de sa participation à l’élaboration d’un budget et d’un menu pour la famille. « Nous établissons un budget pour le dîner et le petit-déjeuner de la famille. Je prends le temps d’acheter les produits d’épicerie nécessaires à une alimentation nutritive », dit-il.

Sa motivation est simple : « Il ne faut pas laisser toutes les tâches aux femmes. En tant qu’hommes, nous avons aussi la responsabilité de veiller à ce que nos familles aient une alimentation nutritive. »

Une jeune fille en uniforme scolaire sourit et regarde la caméra.
La fille de Peter est prête pour sa journée d’école.

Peter a joué le rôle de « père dirigeant » au sein d’un groupe de soutien d’Entre pères composé de 39 autres chauffeurs de boda boda et sa perspective a complètement changé. Les membres du groupe se réunissent régulièrement pour discuter de sujets liés à la santé et à la nutrition de la mère, du nouveau-né et de l’enfant. Des bénévoles en santé communautaire et un coordonnateur de la nutrition du sous-comté de Kandara guident leurs discussions à partir du livret Njia kumi za anzilisha (qui signifie « 10 étapes pour un bon départ » en swahili). Ce livret – mieux connu sous le nom de Baba Anzillisha (« bon départ pour les pères » en swahili) – vient d’un programme de santé plus vaste. Nutrition International, le gouvernement et un groupe de discussion composé de pères ont conjointement élaboré ce livret. Il contient des renseignements sur la nutrition maternelle et les services de santé pour le nouveau-né, y compris les visites de soins prénataux et l’allaitement maternel.

On a confié à Peter la tâche de recruter de nouveaux membres pour le groupe, de les inspirer et de les aider à se faire des champions de l’égalité des sexes afin d’améliorer la santé et la nutrition des mères, des nouveau-nés et des enfants. Edith Wamaitha Gitau, bénévole en santé communautaire, a proposé Peter pour ce rôle parce qu’elle avait remarqué « son énergie, son engagement et le fait que ses pairs le respectaient ».

”Une
Edith, une bénévole en santé communautaire, rencontre le groupe pour guider les discussions sur la santé et la nutrition maternelles et des nouveau-nés.

Cette décision porte aujourd’hui ses fruits. « Nous avons constaté des retombées positives : un plus grand nombre de pères ont manifesté leur soutien à leurs femmes et à leurs enfants et ont aussi prêté plus d’attention à une bonne nutrition », a indiqué Edith. « Les hommes soutiennent désormais mieux leurs épouses pendant la période prénatale. Il y a aussi un plus grand nombre d’entre eux qui emmènent leurs bébés à la clinique et qui veillent à leur fournir une bonne nutrition. »

Ces hommes et leurs familles constatent des différences à la maison. Mary, l’épouse de Peter, peut en témoigner, particulièrement lorsqu’il s’agit de faire les courses et d’assumer plus de responsabilités au sein du foyer. « Le groupe Entre pères a joué un rôle déterminant », explique-t-elle. « Peter est maintenant très attentif à une bonne nutrition. Il participe aux tâches ménagères et nous établissons ensemble le budget du ménage. » Mary a également noté que grâce à ce que Peter a appris dans le cadre du programme Baba Anzillisha, il plante et entretient un potager pour la famille tout au long de l’année. « Une bonne nutrition a aidé notre famille à rester en bonne santé. »

Un homme qui porte un gilet jaune brandit une affiche éducative.
Peter est un « père dirigeant » qui aide les autres pères du groupe de soutien Entre pères à remettre en question les stéréotypes de genre et d’en faire plus à la maison.

George Muiruri, un autre chauffeur de boda boda, a rejoint les rangs du groupe après avoir constaté la différence dans la vie de Peter. « La façon dont Peter et sa famille vivaient me fascinait et je voulais la même chose pour ma famille. Je savais que de pouvoir voir mon bébé grandir renforcerait notre lien », explique-t-il. L’expérience a été à la hauteur de ses attentes. « Le groupe a eu un impact sur ma famille. J’ai pu resserrer les liens avec mon plus jeune enfant. »

Un homme coiffé d’un bonnet rouge lit une brochure éducative tandis qu’un autre homme lit par-dessus son épaule.
Nutrition International, le gouvernement et un groupe de discussion composé de pères ont conjointement élaboré le livret Baba Anzillisha, qui se traduit par « bon départ pour les pères ». Il contient des renseignements sur la nutrition maternelle et les services de santé pour le nouveau-né, y compris les visites de soins prénataux et l’allaitement maternel.

Paul Njoroge, un autre membre du groupe, est du même avis. « Je recommanderais vivement le groupe Entre pères à quelqu’un qui a une famille ou qui en fonde une. Je comprends maintenant comment prendre soin d’une future mère et comment prendre soin de l’enfant pour lui assurer une bonne nutrition », explique-t-il. « Il devrait y avoir un plus grand nombre de personnes qui participent à ces sessions éducatives, y compris les jeunes et les personnes âgées. Nous devons tous mieux comprendre la santé maternelle et la nutrition. »

Nutrition International et le gouvernement du comté de Murang’a ont conjointement réalisé ce programme. Initialement créé grâce à un financement de Nutrition International, le groupe Entre pères compte désormais un financement national issu d’un partenariat entre le comté de Murang’a et Nutrition International depuis 2021. Le soutien des pairs est au cœur du programme. Il vise à transmettre aux groupes de pères de jeunes enfants des connaissances qui les aident à remettre en question des stéréotypes négatifs et à jouer un rôle plus actif dans la santé et la nutrition de leurs familles. Le programme a continué à fournir de la formation et un mentorat, y compris une formation de remise à niveau et du matériel éducatif.

Cinq adultes se tiennent en rang dans un champ et regardent la caméra. Deux motos se trouvent à l’arrière-plan.
Les membres du groupe se tiennent aux côtés de la bénévole en santé communautaire et du personnel de Nutrition International. Les fonds nationaux qui financent le programme proviennent d’un partenariat entre le comté de Murang’a et Nutrition International.

« Nous ne nous contentons pas de mettre en œuvre des activités », déclare Charles Ndiritu Mumbi, coordinateur du programme de Nutrition International dans le comté de Murang’a. « Si nous voulons réaliser un projet, nous devons nous assurer qu’une activité particulière se poursuivra même après notre départ. Ainsi, le modèle de partenariat de Nutrition International assure la durabilité des interventions et des activités du programme. »

Ce partenariat signifie que nous travaillons de concert avec le gouvernement et les programmes qu’il fournit. « Nutrition International a aidé les professionnels de la santé à accroître leurs capacités grâce à de la formation en santé maternelle », explique Judith Thiongo, coordinatrice de la nutrition dans le sous-comté de Kandara, qui fait partie du comté de Murang’a. « L’organisation a animé nos réunions de groupe Entre pères et nous a apporté tout le soutien dont nous avions besoin. »

Un homme vêtu d’un gilet orange porte son casque. Il est assis sur la moto qu’il conduit en tant que chauffeur de taxi.
Trente-neuf chauffeurs de motos-taxis font partie de ce groupe de soutien Entre pères. Ils rapportent tout ce qu’ils apprennent à la maison.

Pour Peter et les autres chauffeurs de boda-boda, les avantages sont évidents.

« Le groupe de soutien Entre pères nous a permis d’acquérir les connaissances nécessaires pour mieux prendre soin de nos familles », explique Peter. « Les membres du groupe ont constaté des changements au sein de leur foyer. Le bonheur est bien plus palpable. »