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En prévision de la commémoration de la 11e Journée africaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (ADFNS), Nutrition International a animé un dialogue technique le 29 octobre. Ce dialogue a examiné le potentiel des interventions novatrices pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, a discuté des leçons apprises de la mise en œuvre des interventions pendant la pandémie de la COVID-19, et a fait des recommandations aux partenaires et aux gouvernements pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Nutrition International était l’équipe principale de l’événement virtuel, qui a été organisé en partenariat avec le Consortium des centres internationaux de recherche agricole (Consortium of International Agricultural Research Centres (CGIAR)), le Programme de recherche sur l’agriculture pour la santé et la nutrition (Research Program on Agriculture for Health and Nutrition (A4NH)), HarvestPlus, le Centre international de la pomme de terre (International Potato Center (CIP)), l’Alliance of Bioversity International et le Centre international d’agriculture tropicale (International Center for Tropical Agriculture (CIAT), et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

La session a mis en évidence trois domaines où l’innovation dans la mise en œuvre des interventions aurait un impact. Le Dr Jackie Kung’u, conseiller régional pour la recherche et l’évaluation de Nutrition International en Afrique, a fait une présentation sur les stratégies novatrices en matière d’enrichissement et de supplémentation. Les autres conférenciers étaient le Dr Namukolo Covic, coordinateur de la recherche de l’A4NH, qui a fait une présentation sur les stratégies de bioenrichissement génétique, et le Dr Victor Owino, spécialiste de la nutrition à l’AIEA, qui a discuté des outils de suivi et d’évaluation.

Après les présentations, un deuxième panel a réuni des intervenants du gouvernement et du secteur privé pour réfléchir aux défis ou aux opportunités supplémentaires qui pourraient être exploitées pour assurer une mise en œuvre plus efficace de ces interventions. Parmi les conférenciers figuraient:

  • Veronica Kirogo, Responsable de la nutrition et de la diététique, ministère de la Santé du Kenya
  • Freddie Mubanga, point focal pour l’action multisectorielle en matière de nutrition, Commission nationale de l’alimentation et de la nutrition, Zambie
  • La Dre Adeyinka Onabola, conseillère du ministre de l’Agriculture, ministère de l’Agriculture et du Développement rural du Nigéria
  • Abdulaye Ka, coordinateur, Cellule de Lutte contre la Malnutrition, point focal de SUN, Sénégal
  • Engidu Legesse, co-fondateur et directeur général, Guts Agro Industry

Plus de 100 participants ont participé à la séance, dont des chercheurs, des responsables de la mise en œuvre de programmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle, des fonctionnaires, des représentants du secteur privé et du monde universitaire. Le Dr Richard Pendame, directeur régional de Nutrition International pour l’Afrique, a animé les panels.

À l’issue des discussions, des recommandations ont été formulées sur la manière dont ces idées novatrices pourraient être adaptées:

Transformation des systèmes alimentaires et bioenrichissement génétique 

  1. Les pays africains doivent utiliser les données probantes produites sur le continent pour soutenir les transformations nécessaires du système alimentaire.
  2. Les pays africains doivent s’engager avec l’indice africain de sécurité alimentaire dans le but d’améliorer les systèmes de sécurité alimentaire pour promouvoir la sécurité et la traçabilité des aliments au fil du temps.
  3. Les pays africains doivent adopter et adapter des technologies et des pratiques agricoles telles que le bioenrichissement génétique pour protéger leur état nutritionnel contre les chocs causés par des événements comme celui de la COVID-19.

Enrichissement et supplémentation des aliments de base 

  1. Les pays africains doivent donner la priorité à la nutrition dans les plans et stratégies d’interventions nationales contre la COVID-19 afin d’assurer la continuité et le renforcement des interventions à impact élevé en matière de nutrition.
  2. Les pays africains doivent être guidés par une prise de décision fondée sur des données probantes concernant les changements potentiels de programmes lors de chocs causés par une pandémie comme celle de la COVID-19 afin d’assurer l’intensification des services de nutrition, comme la supplémentation, en recherchant d’autres méthodes de prestation, comme le personnel communautaire, pour fournir des services.
  3. Les pays africains doivent saisir l’occasion d’adopter des solutions novatrices, telles que l’inclusion d’aliments enrichis dans les programmes de protection sociale contre la COVID-19 pour lutter contre la malnutrition et rejoindre les populations vulnérables.

Un suivi et une évaluation novateurs pour contrôler les progrès 

  1. Les pays africains devraient investir dans des outils d’évaluation nutritionnelle précis qui peuvent apporter une valeur ajoutée au suivi des objectifs nutritionnels dans le cadre des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063.
  2. Les pays africains devraient mettre en place des stratégies pour généraliser l’utilisation d’outils novateurs d’évaluation nutritionnelle, y compris les techniques d’isotopes stables, afin de générer des données précises et de valider les méthodes de routine dans le cadre des enquêtes nationales sur la nutrition.
  3. Les pays africains devraient prendre en considération la capacité humaine et physique à utiliser des outils novateurs d’évaluation nutritionnelle, y compris les techniques d’isotopes stables, pour apporter une valeur ajoutée à l’évaluation nutritionnelle.

Les recommandations ont été présentées par le Dr Pendame lors de l’événement principal de la Journée africaine 2020 de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le 30 octobre dernier. On a également inclus certaines recommandations dans le communiqué de l’ADFNS 2020.