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Group of adolescent girls in Senegal

Une bonne nutrition, essentielle à la croissance physique, au développement intellectuel et à la santé en général, est à la base du développement humain. Un enfant bien nourri a de meilleures chances de survie, un adolescent bien nourri aura suffisamment d’énergie pour aller à l’école et compléter sa scolarisation, et un adulte bien nourri deviendra un membre plus sain et plus productif de sa communauté. La nutrition est non seulement essentielle à la survie, mais aussi à l’épanouissement des individus.

Cependant, un milliard de femmes et de filles à travers le monde souffrent de malnutrition, ce qui entrave leur développement et les empêche d’atteindre leur plein potentiel. Les adolescentes sont particulièrement vulnérables à la malnutrition; elles doivent souvent affronter des obstacles importants pour accéder à la nutrition dont elles ont besoin, et ce, à un moment dans leur vie où leurs besoins en fer sont plus élevés. À cela s’ajoutent une discrimination sexospécifique et des normes sociales et culturelles qui leur dictent de manger en dernier et le moins possible. Les filles font également face à des obstacles sexospécifiques qui les empêchent de rester à l’école et terminer leurs études. Elles manquent ainsi l’occasion d’acquérir les compétences nécessaire pour se tailler une place sur le marché du travail, prendre des décisions concernant leurs propres vies et s’adapter à un monde en mutation.

Le manque d’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (SDSR) amplifie ces enjeux, privant les filles du contrôle sur leur propre santé et leur propre avenir. Chaque année, 17 millions d’adolescentes deviennent enceintes, la plupart issues de pays à revenus faibles et intermédiaires. Elles courent un plus grand risque d’avoir des complications maternelles et de mauvaises issues de grossesses, comme un risque accru de naissances prématurées et des nouveau-nés de faible poids à la naissance. Les adolescentes qui deviennent enceintes sont aussi plus susceptibles d’abandonner leurs études, ce qui met leur éducation, leur potentiel de gains éventuels, leur santé et leur autonomie économique en péril.

Au lieu de continuer à relever ces défis de manière isolée, nous devons adopter une approche plus globale qui prend en compte tous les enjeux auxquels les femmes et les filles se heurtent. L’amélioration de la nutrition constitue un investissement rentable qui peut avoir des retombées considérables sur la santé et la productivité.

Nutrition International reconnaît les liens étroits qui existent entre la nutrition et la SDSR. C’est pourquoi nous cherchons à intégrer nos programmes de nutrition aux initiatives de SDSR existantes. Grâce à son modèle NLIFT (Nutrition, levier de développement et d’influence en faveur du changement), Nutrition International s’associe à des organisations qui disposent de plateformes aptes à s’ouvrir à la nutrition, mais qui ne le font pas à l’heure actuelle. Dans le cadre de partenariats avec Amref Health Africa et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), nous intégrons la nutrition dans des plateformes établies et nous proposons une éducation nutritionnelle à même les programmes de SDSR existants.

Nutrition International soutient Amref afin que l’organisme intègre des activités de nutrition dans ses projets de santé non nutritionnels. Dans la région de Sedhiou au Sénégal, on a introduit l’éducation nutritionnelle dans un programme de SDSR existant dans certaines écoles. Cette action a permis d’augmenter les connaissances des adolescentes et de les aider à prendre des décisions pour améliorer leur santé dans des aspects essentiels.

De concert avec le FNUAP au Nigéria, nous avons intégré un module sur la nutrition de la mère dans le programme national d’éducation permanente à l’intention des infirmières et des sages-femmes. Ces nouvelles connaissances en matière de nutrition renforcent la capacité des agents de santé de première ligne à fournir des interventions en nutrition aux femmes. Ainsi, les interventions de SDSR actuellement menées auprès des populations dans le besoin, y compris les populations difficiles à atteindre, seront à la fois adaptées aux besoins des femmes et sensibles à la nutrition.

Bon nombre d’organisations, d’entreprises et de gouvernements de premier plan se rassembleront prochainement à Nairobi lors de la 25e Conférence internationale sur la population et le développement. Ensemble, ils examineront de nouvelles pistes à suivre et forgeront de nouvelles alliances novatrices et opportunes. Voilà toute une occasion pour démanteler les cloisons existantes et former un front unifié pour que les besoins – et les exigences – des femmes et des filles soient au cœur de tout ce que nous faisons.

Ces partenariats ont le potentiel de fracasser les obstacles qui freinent les femmes et les filles, et de mettre fin aux cycles de pauvreté et d’inégalités qui perdurent pendant des générations. En travaillant main dans la main, nous avons de bien meilleures chances de réaliser nos objectifs. Nous partageons tous ces objectifs – bâtir un monde plus sain, plus équitable et plus productif.