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Le 22 novembre dernier, le comté de Makueni a dévoilé son Plan d’action de comté en matière de nutrition (PACN) en présence du professeur Kivutha Kibwana, gouverneur du comté, de Joel Spicer, président et directeur général de Nutrition International, du Dr Richard Pendame, directeur régional de Nutrition International pour l’Afrique et de Martha Nyagaya, directrice nationale de Nutrition International pour le Kenya. Veronica Kirogo, responsable de la division Nutrition et diététique du Kenya a aussi pris la parole lors du dévoilement.

Selon l’Enquête démographique et sanitaire du Kenya en 2014, la prévalence de retards de croissance (25,1 %), d’émaciation (2,1 %) et d’insuffisance pondérale (10,2 %) se fait sentir dans le comté de Makueni. Le PACN de Makueni vise à réduire de 40 % la prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans. Le PACN compte maintenir le taux d’émaciation sous la barre des 5 % et le taux d’insuffisance pondérale sous la barre des 10 %. Il compte également réduire de 15 % le taux de malnutrition chez les enfants plus âgés et les adolescents.

Le Dr Patrick Kibwana, administrateur en chef des services de santé du comté, indique que pour atteindre des résultats durables et efficaces en matière de nutrition et de santé, il faut intégrer des interventions sensibles aux questions sexospécifiques  dans les PACN. Cette approche fait contrepoids aux inégalités sous-jacentes et profondément enracinées, aux disparités socioculturelles et économiques qui influent étroitement sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et au bien-être des hommes et des femmes de tous âges et de toutes origines dans le comté.

Les administrateurs en chef de divers ministères ont expliqué comment la nutrition s’intègre dans leurs programmes. M. Eliud Munyao, administrateur en chef de la planification et du budget, a affirmé catégoriquement que la nutrition ne repose pas uniquement sur les épaules du ministère de la Santé. Le comté accorde régulièrement des budgets aux programmes de nutrition dans d’autres ministères de sorte que le ministère de la Santé puisse réaliser son mandat et garantir une nutrition optimale dans le comté.

Le gouverneur Kibwana a réitéré que la lutte contre la malnutrition relève de tous les secteurs et qu’un plan d’action multisectoriel complet est essentiel pour inverser les tendances de la malnutrition. Il souligne que le dévoilement du PACN était l’aboutissement d’un partenariat solide entre son gouvernement, Nutrition International et les autres intervenants en nutrition. Il s’est dit convaincu que le comté réaliserait les cibles du PACN.

« La nutrition marque la différence entre combattre la maladie et y survivre, » a indiqué Mme Nyagaya. « La malnutrition est non seulement un problème, c’est un problème urgent. Nous avons un plan et les responsables du comté ont la volonté. Et comme dit le proverbe, Qui veut peut. »

Mme Kirogo a évoqué la situation de la malnutrition du pays après la publication de la portion kényane du rapport de l’étude Le coût de la faim en Afrique (CDFA). « Au Kenya, environ deux millions d’enfants souffrent d’un retard de croissance, ce qui ampute l’atteinte de leur plein potentiel et de leur avenir. Ce rapport tire la sonnette d’alarme et nous devons agir dès maintenant! » a-t-elle déclaré.

Les bénévoles en santé communautaire (BSC) témoignent des pratiques culturelles négatives qui affectent la participation des hommes dans les questions de soins aux mères et aux enfants. Grâce à une formation sur la santé et la nutrition des mères, des nouveau-nés et des enfants, Nutrition International a outillé ces bénévoles de Makueni de connaissances et d’informations adéquates. Les bénévoles font des visites à domicile et organisent des barazas (assemblées) communautaires pour partager ces connaissances et leurs compétences avec divers groupes, dont les mères qui allaitent.

La Première Dame du comté, son excellence Nazi Kivutha, s’est déclarée très heureuse que le comté veille à l’intégration de la nutrition aux enjeux sexospécifiques. « Dans le contexte africain, la femme est au cœur d’une bonne nutrition. La nutrition constitue un enjeu qui concerne les femmes. Si la femme se concentre sur une bonne nutrition, toute la famille en profite, » de dire la Première Dame.

« Nous devons nous demander si certaines personnes nous échappent – la prochaine génération d’Eliud Kipchoge, de médecins, ou de femmes et d’hommes d’affaires ? » de demander M. Spicer, précisant que plus d’un enfant sur quatre qui souffre d’un retard de croissance au Kenya est laissé pour compte.

Optimiste, Mme Kirogo ajoute : « Nous sommes ici aujourd’hui pour témoigner de cet engagement. Nous attendons avec intérêt l’augmentation des allocations budgétaires pour la nutrition au ministère de la Santé et aux autres ministères qui opèrent dans le secteur de la nutrition pour être en mesure de mettre les PACN pleinement en œuvre. »

Le PACN compte dix résultats principaux, articulés autour de trois thèmes : les interventions spécifiques à la nutrition, les interventions sensibles à la nutrition et un environnement favorable. Le ministère de la Santé du comté a besoin d’un investissement de 1,26 milliard KSh en nutrition pour la durée du plan.

Nutrition International a investi une somme de 6 997 500 KSh dans le comté de Makueni au cours de la présente année financière afin de créer un environnement favorable et d’améliorer l’offre et l’utilisation des principaux services de santé et de nutrition pour les mères et les enfants grâce à l’Initiative pour un bon départ (Anzilisha).