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ADDIS ABABA, Éthiopie – Le gouvernement de l’Éthiopie, Nutrition International et la Fondation Bill & Melinda Gates ont organisé un événement de lancement à Addis-Abeba les 19 et 20 septembre 2022. Cet événement soulignait le début d’un projet de trois ans axé sur le développement et l’introduction de sel de table doublement enrichi en iode et en acide folique sur le marché éthiopien. Selon les données disponibles, cet enrichissement alimentaire pourrait contribuer à réduire de manière significative l’incidence des anomalies du tube neural (ATN) dans le pays.

L’événement de deux jours s’est déroulé en présence de S.E. Dr Dereje Duguma, ministre d’État, ministère de la Santé, et de divers intervenants de l’Institut éthiopien de santé publique (IESP), de la Fondation Bill & Melinda Gates et de Nutrition International, entre autres.

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S.E. Dr Dereje Duguma, ministre d'État, ministère de la Santé, a prononcé le discours d'ouverture.

L’événement visait à présenter le projet, identifier les préoccupations, les risques et les besoins des principaux secteurs, et développer des plans pour y répondre afin que les intervenants en matière de politiques et de programmes adoptent résolument cette approche.

« Nous pensons que le projet actuel que l’IESP et les experts éthiopiens proposent constitue un projet de recherche innovant qui vise à réduire les carences en micronutriments et les anomalies du tube neural en Éthiopie et au-delà », a déclaré S.E. Dr Dereje Duguma, ministre d’État, ministère de la Santé, lors de son discours d’ouverture. M. Duguma a également indiqué aux intervenants que le ministère est conscient que l’enrichissement des aliments à grande échelle est la meilleure solution pour réduire les ATN, tout en soulignant que la couverture de la consommation d’aliments transformés industriellement en Éthiopie reste inférieure à 50 %.

Les anomalies du tube neural, un ensemble d’anomalies congénitales, se produisent dans les 28 premiers jours de la grossesse. Les deux ATN les plus courantes sont l’anencéphalie, une grave anomalie congénitale qui empêche le développement de certaines parties du cerveau et du crâne, ce qui entraîne une mort prématurée (pendant la grossesse ou à la naissance), et le spina bifida, une anomalie qui affecte la fermeture de la colonne vertébrale chez le fœtus.

Des études réalisées en milieu hospitalier montrent que le taux de naissances vivantes de bébés atteints d’ATN en Éthiopie est nettement supérieur à la moyenne africaine, atteignant jusqu’à 13,8 pour 1 000 naissances.

« Le double enrichissement du sel en iode et en acide folique se présente comme une approche innovante pour éliminer la carence en folates des femmes enceintes et prévenir les maladies et décès liés aux ATN chez les enfants. »

– S.E. Tarekegn Bulbuleta, ministre d’État, ministère de l’Industrie

Malgré leurs effets dévastateurs, on peut éviter la majorité des ATN. Pour y arriver, les femmes doivent consommer suffisamment d’acide folique avant et pendant le début de la grossesse. Toutefois, pour de nombreuses populations, il s’avère difficile de consommer la quantité requise d’acide folique dans l’alimentation. Les interventions obligatoires d’enrichissement des aliments, où ont été enrichit des aliments de base tels que le blé, le riz et l’huile en acide folique, constituent une solution efficace pour réduire et prévenir le lourd fardeau des ATN dans ces populations.

« Les interventions nutritionnelles, comme l’enrichissement des aliments, ont un fort potentiel encore inexploité pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle à un moment critique, et ce de manière très rentable », a déclaré la Dre Mandana Arabi, MD PhD, vice-présidente des services techniques mondiaux de Nutrition International. « Les répercussions potentielles sont si élevées que, d’une certaine manière, il est étonnant que de telles interventions nutritionnelles ne se fassent pas déjà à grande échelle. Il s’agit d’une priorité absolue pour les gouvernements – un « incontournable » plutôt qu’une intervention souhaitable. »

On s’attend à ce que le projet touche environ 25 320 722 de femmes en âge de procréer et 11 653 102 d’adolescentes, soit plus de 35 % de la population totale de l’Éthiopie en 2022, selon l’estimation des projections démographiques des Services statistiques éthiopiens.