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NEW DELHI – Le 9 septembre, Nutrition International a publié les résultats de l’enquête indienne 2018-2019 sur l’iode, une étude nationale qui vise à estimer le bilan en iode de la population et à évaluer dans quelle mesure les ménages indiens ont accès à du sel suffisamment iodé.

Menée en collaboration avec l’All India Institue of Medical Sciences de New Delhi, l’Association for Indian Coalition for the Control of Iodine Deficiency Disorders et Kantar, l’enquête révèle que 76,3 % des ménages indiens consomment du sel suffisamment iodé (ou du sel iodé qui en contient au moins 15 parties par million), conformément aux lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé. Les résultats confirment la nécessité de poursuivre et d’intensifier les efforts pour atteindre l’objectif de  l’iodation universelle du sel (IUS), où 90 % des ménages consomment du sel iodé.

L’iode est un micronutriment essentiel qu’il faut ingérer régulièrement en petites quantités pour assurer un développement physique et mental optimal. Une carence en iode cause le plus de dommages lors du développement fœtal et au cours de la première année de vie d’un enfant, et risque d’entraîner un retard de croissance et une déficience mentale. Les enfants nés dans des régions où il y a carence en iode peuvent avoir jusqu’à 13,5 points de QI de moins que ceux nés dans des régions où la consommation d’iode est suffisante.

« Les résultats de l’enquête 2018-2019 sur l’iode en Inde arrivent à un moment important alors que tout le pays fête Poshan Maah », a déclaré le Dr Vinod Paul, membre (santé et nutrition) de NITI Aayog, un groupe de réflexion en matière de politique publique du gouvernement indien. « Les résultats montrent que les organismes de réglementation de l’industrie, le gouvernement central et ceux des États, et les autres intervenants ont grandement contribué au succès obtenu jusqu’à présent. Maintenant, nous devons intensifier nos efforts pour parvenir à l’iodation universelle du sel d’ici 2022. L’enquête constitue un très bon moyen pour estimer scientifiquement les progrès réalisés à ce jour et nous devons intensifier nos efforts dans les États où les défis subsistent. Je serais heureux d’organiser une rencontre des intervenants et des représentants des États au NITI Aayog pour faire avancer cette discussion et concevoir une stratégie qui nous mènera à l’IUS d’ici 2022. »

Grâce à l’aide du gouvernement du Canada par l’intermédiaire d’Affaires mondiales Canada, l’enquête a été menée auprès de 21 406 ménages répartis dans les 29 États et les sept Territoires de l’Union. Les résultats démontrent que dans les États du Jammu-et-Cachemire, Manipur, Mizoram et Nagaland, plus de 99 % des ménages ont accès à du sel suffisamment iodé. De plus, l’IUS existe déjà dans 13 des 36 administrations .

« Voilà plus de 20 ans que Nutrition International collabore avec le gouvernement indien et ses partenaires afin d’éliminer les troubles liés à la carence en iode. Nous sommes fiers des progrès que nous avons réalisés ensemble pour réduire ce risque dans tout le pays, » a précisé Andrew O’Connell, directeur régional de Nutrition International pour l’Asie. « Nous sommes convaincus que les résultats de l’enquête 2018-2019 sur l’iode en Inde guideront les décisions en matière de politiques et les interventions nécessaires afin de maintenir les progrès et intensifier les efforts pour atteindre l’IUS. »

Forts des résultats de l’enquête, les experts présents lors de la diffusion ont exhorté le gouvernement à développer une approche plus contextuelle et spécifique à chaque État pour améliorer l’accès au sel iodé en mettant l’accent sur la mise en application et la surveillance. Outil de sensibilisation à la consommation de sel suffisamment iodé, l’enquête soulève également le besoin de promouvoir la production et l’offre.

Le Dr Vinod Paul, membre (santé et nutrition) de NITI Aayog, du gouvernement indien ainsi que le Dr Chandrakant S. Pandav, président de l’Association for Indian Coalition for Control of Iodine Deficiency Disorders et ancien professeur et directeur du Centre de médecine communautaire All India Institute of Medical Sciences de New Delhi, Andrew O’Connell, directeur régional de Nutrition International pour l’Asie et Mini Varghese, directrice par intérim pour l’Inde de Nutrition International ont participé au dévoilement des résultats de l’enquête.

Plus de 100 participants ont assisté à la diffusion des résultats, dont des représentants du ministère de la Santé et du Bien-être familial, de NITI Aayog, de l’administration pour le contrôle des aliments et drogues, de la cellule en matière de troubles liés à la carence en iode (TCI), des transformateurs de sel, des partenaires de développement, des médecins, des universitaires des principaux organismes de recherche et des médias.

Conclusions principales :

  • Au total, 55 % des personnes interrogées avaient entendu parler du sel iodé et 61,4 % mentionnaient la prévention du goitre comme avantage principal de la consommation de sel iodé.
  • La sensibilisation au sel iodé s’élevait à 62,2 % dans les centres urbains contre 50,5 % dans les régions rurales.
  • Environ 56 % des consommateurs pouvaient identifier le sel iodé lors de l’achat grâce à l’utilisation du mot « iodé » inscrit sur l’emballage. Environ 21 % se fiaient aux renseignements fournis par le commerçant pour faire leur achat.
  • Parmi ceux qui avaient entendu parler du sel iodé, environ 74 % ont mentionné la radio et la télévision comme principale source d’information.
  • Environ 82 % des ménages utilisent du sel raffiné, alors que 12,7 % utilisent du sel cristallisé et 5,3 % utilisent du sel concassé. Environ 83 % des échantillons de sel raffiné avaient une teneur en iode suffisante alors que ce taux tombait à 49,7 % et 42,5 % dans les échantillons de sel concassé et de sel cristallisé.
  • Dans les centres urbains de l’Inde, 47,8 % des gens achètent leur sel en fonction de la marque alors que dans les régions rurales, la plupart des achats (41,2 %) se font en fonction du prix du sel.