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Dans le cadre de la nouvelle série vidéo « Nutrition Voices : the signal and the noise », le président et directeur général de Nutrition International, Joel Spicer, s’entretient avec Lucy Martinez Sullivan, directrice générale fondatrice de Feed the Truth. Ils discutent du rôle des multinationales de l’alimentation et des boissons dans l’écosystème de la nutrition mondiale.

Le premier épisode de « Nutrition Voices : the signal and the noise » vient d’être diffusée en ligne. L’entretien porte sur les défis actuels de l’écosystème mondial de la nutrition compte tenu du rôle prédominant des multinationales de l’alimentation et des boissons et la relation entre les intérêts publics, les intérêts privés et les conflits d’intérêts.

Prenez connaissance des sept principaux points de leur discussion. Regardez la vidéo (ci-dessous) pour écouter cette conversation franche :

  • Les multinationales de l’alimentation et des boissons qui contribuent à la malnutrition – dont les entreprises qui produisent des substituts du lait maternel – se sont beaucoup rapprochées de l’espace politique de la nutrition. Elles se présentent comme partie essentielle de la solution à un problème qu’elles ont elles-mêmes créé. Ce qui les motive, c’est de pouvoir façonner et contrôler la politique nutritionnelle mondiale à leur avantage. La communauté de la nutrition doit reconnaître et dénoncer le danger, faire pression pour une transparence accrue et se distancier des multinationales.
  • L’expression « secteur privé » vient brouiller les pistes. Nous devrions plutôt souligner spécifiquement le rôle des multinationales de l’alimentation et des boissons pour mieux saisir les risques de s’y associer.
  • Les associations industrielles qui représentent les multinationales de l’alimentation et des boissons doivent aussi faire partie des discussions sur la manière de limiter l’influence de l’industrie. Elles non plus n’appartiennent pas à l’espace politique de la nutrition.
  • Les principes d’engagement (PE) à l’égard des multinationales de l’alimentation et des boissons et de leurs associations industrielles mises en place par les organisations internationales non gouvernementales, les Nations Unies et d’autres organisations sont incohérents et, dans bien des cas, inadéquats. Nous devons éliminer les échappatoires et tous les acteurs indépendants des entreprises mobilisés dans l’espace politique de la nutrition devraient avoir des PE clairs et transparents qui préviennent les conflits d’intérêts. Il existe des précédents, comme ceux établis par le traité mondial sur le tabac, qui mettraient les politiques de nutrition à l’abri des conflits d’intérêts.
  • Certaines organisations confèrent une légitimité aux multinationales de l’alimentation et des boissons et à leurs associations industrielles en les invitant dans l’espace politique de la nutrition. Ce « blanchiment de réputation » pose problème à l’intégrité de la communauté mondiale de la nutrition. Il nous faut une transparence et une analyse beaucoup plus grandes à cet égard, notamment en ce qui a trait aux flux de financement et aux conflits d’intérêts.
  • L’autorégulation de l’industrie, qui a maintes fois prouvé son inefficacité, n’est pas la solution au problème grandissant de la malnutrition causé par les multinationales de l’alimentation et des boissons. Un environnement réglementaire, législatif et fiscal robuste est essentiel à la sauvegarde des systèmes alimentaires afin qu’ils apportent la santé plutôt que l’obésité et des maladies non transmissibles.
  • Il est faux de croire que l’engagement avec les multinationales de l’alimentation et des boissons est « pragmatique », et de voir l’absence d’engagement comme « dogmatique » ou fermé d’esprit. L’intégrité et le principe de précaution sont des principes qui ne se négocient pas pour la communauté de la nutrition et doivent être prioritaires lorsque l’on envisage la mobilisation de l’industrie.

« Nutrition Voices : the signal and the noise » est une série d’entretiens vidéo conçus pour explorer les enjeux nutritionnels qui n’obtiennent pas toujours l’attention qu’ils méritent. Cette plateforme invitera des experts à partager leurs réflexions, leurs observations, leurs recherches, leurs expériences et leurs questions sur la manière de travailler ensemble plus efficacement et plus ouvertement en nutrition.

Visionnez le premier épisode avec Lucy Martinez Sullivan ci-dessous (disponible seulement en anglais), et consultez le site Feed the Truth’s call for transparency pour voir comment vous pouvez contribuer.