Alina anime les échanges sur les questions d’égalité des genres lors de l’atelier destiné aux participants des points focaux SUN.

Grâce au projet d’assistance technique en nutrition (TAN) et à l’aide d’Alina Meyer, consultante en égalité des genres, Nutrition International a récemment contribué à l’intégration du concept de l’égalité des genres dans un atelier de renforcement des capacités fonctionnelles. Tenu à Stockholm du 9 au 11 juin, cet atelier visait à sensibiliser les points focaux du Mouvement SUN (Scaling Up Nutrition) et ceux du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) ou du domaine de l’agriculture, à l’intégration de l’égalité des genres. Le projet TAN bénéficie du financement du gouvernement britannique par le biais d’UK aid. Myriam Hebabi, gestionnaire de projet de TAN NI et Alina Meyer, consultante, font part de leurs réflexions à l’issue de l’atelier.

L’équipe chargée d’organiser ce projet était composée de Namukolo Covic (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires – IFPRI),  Johann Jerling (Programme africain de leadership nutritionnel), Barbara Rehbinder et d’autres intervenants du Secrétariat du Mouvement SUN et de Jane Keylock et Monica Kothari (Maximising the Quality of Scaling Up Nutrition Plus (MQSUN+). Ensemble, nous avons repéré des points d’intégration de l’égalité des genres dans la plupart des séances de l’atelier de renforcement des capacités fonctionnelles de Stockholm et nous avons conçu une séance d’introduction à l’égalité des genres. Cette démarche fait suite aux commentaires reçus lors du premier atelier de cette série tenu à Bangkok en novembre 2018, et illustre également le consensus selon lequel tous les thèmes de l’atelier devraient être abordés à la lumière de l’égalité des genres.

Fortes de cette perspective, les discussions en atelier ont porté sur le lien entre le leadership et le genre et ont placé le genre au sein du parcours de développement du leadership personnel des points focaux. Nous avons aussi encouragé les participants à réfléchir aux liens qui existent entre le genre et la nutrition dans le cadre de leurs rôles techniques et des contextes uniques à leur pays.

Lors de la séance d’introduction sur l’égalité des genres, nous avons cherché à clarifier les concepts et à décortiquer les préjugés les plus courants. L’un de ceux abordés lors des discussions porte sur le fait que l’égalité des genres, appliquée aux programmes nutritionnels, veuille tout simplement dire cibler les femmes et les filles. Dans les faits, cela va bien au-delà. Donner la possibilité aux femmes de contribuer sert à améliorer les programmes et les politiques; les hommes n’en sortent pas perdants. Ce geste sert à corriger les déséquilibres de pouvoirs pour offrir aux femmes davantage d’opportunités et leur donner une voix.

Une fois la séance sur l’égalité des genres terminée, nous avons demandé aux participants d’écrire (anonymement) sur des fiches autocollantes toute préoccupation, tout défi ou toute question en lien avec le genre et la nutrition. Nous avons apposé toutes ces fiches au mur pour les consulter pendant la formation et voir quelles préoccupations ou questions avaient été soulevées. Nous avons ensuite demandé aux participants de proposer des solutions aptes, selon eux, à relever certains de ces défis.

Au cours de l’atelier, nous avons discuté des normes sociales relatives au genre. Nous avons constaté que chaque culture représentée dans la pièce (autant celle des participants que des animateurs) possède ses normes sociales, ses tabous culturels et ses comportements considérés acceptables à l’égard des femmes. De plus, des normes et tabous alimentaires existent, particulièrement pour les femmes enceintes ou en période de menstruation. Dans plusieurs cultures, il existe également des habitudes bien établies qui font que l’on sert premièrement à manger aux hommes ou aux garçons du foyer et qu’ils reçoivent souvent les aliments les plus nutritifs et de meilleure qualité.

Plusieurs liens ont suscité la réflexion – comme l’insertion du genre dans un exercice de schématisation conceptuelle qui a examiné les systèmes alimentaires, la collaboration multisectorielle et l’assistance technique. Ces liens ont illustré des normes sociales en matière de régime alimentaire et de repas, ainsi que la violence sexiste et la nutrition, et la féminisation de l’agriculture, pour ne citer que ceux-là.

Nous avons eu des discussions intéressantes sur les préjugés inconscients et sur la manière de définir et d’envisager un leader ou un dirigeant – souvent, les hommes et les femmes pensent d’abord à un homme. Nous avons également examiné la promotion des femmes dans le milieu de travail, la manière dont celle-ci a une influence différente sur les hommes et les femmes, et comment, dans certains cas, elle a bouleversé la dynamique du pouvoir et créé des tensions et du ressentiment dans le milieu de travail.

Les participants ont constaté la ténacité de plusieurs problèmes soulevés et le fait qu’ils exigent des investissements à long terme et des solutions complexes. Par ailleurs, les discussions ont rappelé aux participants qu’ils peuvent eux-mêmes servir de ressource et contribuer aux solutions et aux nouvelles méthodes de travail pour surmonter certains défis liés au genre dans le milieu de travail et en matière de nutrition.

Nutrition International estime qu’une bonne nutrition et l’égalité des genres se renforcent mutuellement, car l’amélioration de la nutrition renforce l’égalité entre les hommes et les femmes et cette égalité améliore à son tour la nutrition. L’égalité des genres est au cœur de tous les travaux que nous entreprenons, démarche qui apporte la perspective des genres directement dans nos projets, nos programmes et nos partenariats.
Pour avoir accès à d’autres ressources sur les liens entre l’égalité des genres et la nutrition, veuillez consulter les liens ci-dessous :

Égalité de genre et nutrition – Nutrition International
SUN – Égalité hommes-femmes et autonomisation des femmes et des filles

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