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Quand j’ai découvert que j’étais enceinte, comme la plupart des nouvelles mamans, j’étais aux anges et je me rongeais d’inquiétude à savoir comment je m’adapterais à l’arrivée de cette nouvelle personne. Rêver d’une vie avec un bébé signifiait essayer de se préparer à presque tout : mon accouchement se passerait-il bien, ferait-il (elle) ses nuits, serais-je capable d’allaiter comme je l’avais prévu?

J’imaginais l’allaitement comme cette belle interaction entre une mère et son bébé. J’imaginais que je me retrouvais dans un parc avec mes amis, tenant mon bébé tout près de moi pendant qu’il me souriait, ivre du lait maternel. Je voulais cette image pour moi, mais aussi pour mon bébé, car je sais combien il est important de ne lui donner que du lait maternel pendant les six premiers mois de sa vie.1

Travaillant pour Nutrition International à titre de conseillère technique dans l’unité de santé et de nutrition maternelle et néonatale et ayant obtenu une maîtrise de sciences en nutrition maternelle et infantile, je me suis dit que je n’aurais aucun problème. Je peux réciter les recommandations sur l’allaitement maternel de l’Organisation mondiale de la santé par cœur. Cependant, même avec mon expérience, je savais que les connaissances seules ne suffisaient pas. J’avais besoin d’un soutien en personne pour m’assurer que je pourrais allaiter correctement.
Comme beaucoup de nouvelles mamans, je ne savais pas par où commencer, alors j’ai cherché des informations en participant à des cours prénataux locaux, en lisant et en discutant longuement de l’allaitement avec ma sage-femme, mes amis et ma famille, et en me renseignant sur les endroits où se trouvaient les conseillères en allaitement les plus proches. À l’approche de la date de mon accouchement, je me suis dit que j’étais bien préparée pour ce beau périple qu’est l’allaitement.

La réalité et les attentes n’étaient pas exactement la même chose.

Au début, les choses semblaient se dérouler comme prévu. Juste après l’accouchement, ma sage-femme a placé mon bébé sur ma poitrine et avec son soutien, mon bébé a pris le sein pour la première fois, se nourrissant avidement de colostrum et nous liant ensemble en tant que mère et enfant. Le colostrum, la première forme de lait produite par la mère, fournit des anticorps qui aident à protéger le bébé contre les maladies, comme un vaccin naturel. Avec toutes les infirmières et le personnel hospitalier qui nous entourent, je me suis sentie protégée et en sécurité. Mais ensuite, dans les 24 heures, j’ai obtenu mon congé de l’hôpital et j’étais maintenant responsable d’un autre être humain. Avant que je ne m’en rende compte, j’étais dans mon salon avec un bébé en pleurs, les mamelons gercés et saignants, épluchant des feuilles de chou pour mes seins douloureux et engorgés. Après seulement quelques jours de maternité, je suis restée debout toute la nuit à essayer d’allaiter, avec un de mes seins tellement engorgés que mon bébé ne pouvait pas prendre le sein. Mes seins étaient devenus rouges et chauds au toucher. Ce n’est pas exactement l’image idyllique d’une promenade au parc que j’avais imaginée.

Heureusement, j’avais une excellente équipe de soutien à mes côtés. Ma sage-femme a été exceptionnellement encourageante et est venue chez moi à plusieurs reprises pour s’assurer que la prise du sein du bébé était solide et pour me montrer différentes prises pour rendre l’allaitement plus confortable. Le fait d’avoir accès à des consultantes en lactation m’a aidé à identifier l’engorgement des seins et les premiers signes de mastite. Cela a permis d’éviter une infection qui aurait pu se développer si j’avais essayé de me débrouiller par moi-même. Le soutien et les encouragements constants de ma famille et de mes amis ont également fait toute la différence au monde.

Après quelques semaines d’appréhension à chaque fois que mon bébé voulait se nourrir, il a fini par mieux aller. Je ressentais maintenant l’émerveillement et les bienfaits de l’allaitement maternel pour mon bébé et pour moi. J’étais reconnaissante que l’allaitement soit possible pour moi et que l’on m’ait donné autant d’outils pour soutenir ma décision d’allaiter.

Même si mon histoire s’est finalement rapprochée de cette image que j’avais en tête, je sais que de nombreuses femmes de par le monde ont des difficultés à allaiter. Tout le monde n’a pas le même accès aux connaissances et au soutien, en particulier les nouvelles mamans des pays en voie de développement. C’est pourquoi le Global Breastfeeding Collective (le Collectif mondial de l’allaitement maternel (en anglais)), un partenariat d’agences internationales les plus importantes, encourage le recours à des consultants en lactation qualifiés comme leur principal message de sensibilisation pour 2020 (en anglais). À titre de membre, Nutrition International soutient et promeut l’allaitement maternel dans le cadre de son travail – de conseils prénataux en matière d’allaitement, à la formation des travailleurs de la santé, en passant par la création de groupes de soutien aux nouvelles mamans dirigés par un travailleur de la santé.

En tant que nouvelle maman, je suis consciente que mon parcours de parent ne fait que commencer et que les difficultés que j’ai rencontrées avec l’allaitement maternel exclusif seront remplacées par de nouveaux défis. Mais je suis quand même heureuse que l’image que je m’étais faite de moi-même se soit finalement réalisée : je pouvais m’asseoir dans les parcs, tenir mon bébé près de moi et profiter de la commodité d’avoir de la nourriture à portée de main, à la bonne température et en bonne quantité. Trouver un moyen de donner à mon bébé le cadeau de l’allaitement maternel exclusif nous a permis de commencer ce voyage ensemble: en bonne santé, heureux et prêts à affronter la suite des événements.

Référence
1 Organisation mondiale de la santé (OMS). Nutrition des nourrissons et des jeunes enfants. Geneva: WHO. 2002. https://apps.who.int/gb/archive/pdf_files/WHA55/ea5515.pdf?ua=1https://www.who.int/health-topics/breastfeeding#tab=tab_2 (en anglais)